PROUST (M.): Réunion de 13 LETTRES adressées à

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LOT N° : 351
DESCRIPTION :
PROUST (M.): Réunion de 13 LETTRES adressées à Madame Scheikevitch et montées sur des onglets dans un volume plein chagrin rouge janséniste, signé René Delpy.Toutes les enveloppes sont également conservées. Un second volume relié à l'identique dans le même boîtage : Edition des Lettres à Madame Scheikevitch, 1928. Exemplaire 186... Lire la suite

ADJUGÉ 13000 €

DATE ET LIEU DE LA VENTE :
MAISON DE VENTE
8, Rue Dominique Larréa 64500 SAINT-JEAN-DE-LUZ
Lundi 23 novembre 2020 à 14:00

DESCRIPTION DÉTAILLÉE

PROUST (M.): Réunion de 13 LETTRES adressées à Madame Scheikevitch et montées sur des onglets dans un volume plein chagrin rouge janséniste, signé René Delpy.Toutes les enveloppes sont également conservées. Un second volume relié à l'identique dans le même boîtage : Edition des Lettres à Madame Scheikevitch, 1928. Exemplaire 186 sur Arches. JOINT: un troisième volume, autre exemplaire des Lettres à Madame Scheikevitch, 1928. Broché, exemplaire XII sur japon impérial (partiellement non coupé, dos fatigué, couv. déchirée au milieu, rouss. extéreures) Très belles lettres amicales et intimes: - Cabourg, 5 septembre 1912: "J'ai reçu hier de l'écriture de Jean Cocteau...deux brouillons de dépêches...l'une signée Jean était assez obscure; l'autre était claire, chaleureuse, charmante, et je suis tout ému de prononcer pour la première fois votre prénom et votre nom..."; - sans date: "Madame, mes roses ne sont pas une réponse à vos divines violettes !...vous me dites que mon livre (du côté de chez Swann) vous a procuré la plus grande joie. Je voulais vous écrire que vous avez procuré à mon livre sa plus grande joie, quand j'ai su dans votre regard que vous l'attendiez, que vous le protégeriez, que vous le liriez, que vous l'aimeriez peut-être..."; - 9 janvier 1915: "...que j'aimerais vous voir, je suis tellement triste de votre douleur que ma compagnie ne serait une contrainte ni pour vous ni pour moi. Moi aussi j'ai un frère sur la ligne de feu, les obus allemands ont traversé toute une journée son hôpital pendant qu'il opérait, tombant sur sa salle d'opération..."; - 1er janvier 1915: ..."En attendant qu'on se décide à me faire passer un conseil de contre-réforme qui ne saurait, je crois, tarder, je bénis la maladie de me faire souffrir, car si cette souffrance ne sert à personne, du moins elle m'évite celle plus grande que me donnerait le bien être, la vie facile, pendant que souffrent et meurent tous ceux que ma pensée ne quitte pas..."; - 17 avril 1917: "...Je suis allé un instant chez M. Walter Berry. C'était la première fois, j'en suis revenu avec la nostalgie du Temps perdu, des époques lointaines, et aussi du temps perdu dans mon lit ou ailleurs quand on pourrait aller aux Indes ou seulement en Italie..."; - 25 novembre 1917: "...Mais dans l'état cardiaque où je suis ce soir, je ne peux pas me lever sans sans danger avant deux jours...Et j'ai pris d'absurdes engagements à cause du départ de Guiche, qui, tout en étant très gentil, me rend malade sans s'en rendre compte parcequ'il ne sait pas que je ne suis pas capable de tant de sorties..."; - sans date: "...je veux vous dire que si je ne suis pas resté auprès de vous, c'est parce que vous m'avez semblé avoir à parler à Abel Bonnard. Je l'admire et je l'aime, vous le savez. Mais vous êtes beaucoup plus liée avec lui qu'avec moi et je ne voulais pas avoir l'air de me mettre entre vous. Excuse ridicule d'une attitude qui vous est si indifférente..." Etc. Marie Scheikévitch, épouse du compositeur Pierre Carolus-Duran, tenait un salon littéraire et fut pour Proust, mais aussi pour Cocteau, une amie et une source de rencontres dans le milieu littéraire. Elle suivit de manière rapprochée la réalisation de la Recherche, dont elle dit qu'elle avait « l'impression de voir l'envers d'une tapisserie dont je ne pourrais comprendre le dessin et le sens que lorsque son auteur m'en aurait révélé la face. » (Marie Scheikévitch. Souvenirs d'un temps disparu. 1935, p. 132.)